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Воспитание чувств

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Гюстав Флобер (1821 -1880) вошел в мировую литературу как создатель объективного романа, когда автор остается бесстрастным наблюдателем и не навязывает читателю своих оценок. «Воспитание чувств» — блестящее тому подтверждение. События романа разворачиваются на фоне революционных потрясений в Париже в 1848 году. Фредерик Моро приезжает из провинции в Париж в поисках счастья. Он выделяется из среды сверстников своими устремлениями — хочет и умеет любить, пытается сделать карьеру, реализовать способности, данные ему природой. Но его избранница — госпожа Арну — связана узами брака, а все творческие начинания Фредерика — писательство, живопись, юриспруденция — так и остаются начинаниями. Неадаптированный текст романа приводится в сокращении. Снабжен подробными комментариями и словарем.
Флобер, Г. Воспитание чувств : книга для чтения на французском языке : художественная литература / Г. Флобер. — Санкт-Петербург : КАРО, 2009. — 512 с. — (Litterature classique). - ISBN 978-5-9925-0200-8. - Текст : электронный. - URL: https://znanium.com/catalog/product/1048590 (дата обращения: 07.05.2024). – Режим доступа: по подписке.
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УДК 
372.8
ББК 
81.2Фр-92
 
Ф 73

ISBN 978-5-9925-0200-8

Флобер Г.
Ф 73 Воспитание чувств: Книга для чтения на французском языке. — СПб.: КАРО, 2009. — 512 с. — (Серия 
«Littérature classique»).

ISBN 978-5-9925-0200-8

Гюстав Флобер (1821–1880) вошел в мировую литературу как 
создатель объективного романа, когда автор остается бесстрастным 
наблюдателем и не навязывает читателю своих оценок. «Воспитание чувств» — блестящее тому подтверждение.
События романа разворачиваются на фоне революционных 
потрясений в Париже в 1848 году. Фредерик Моро приезжает из 
провинции в Париж в поисках счастья. Он выделяется из среды 
сверстников своими устремлениями — хочет и умеет любить, пытается сделать карьеру, реализовать способности, данные ему природой. Но его избранница — госпожа Арну — связана узами брака, 
а все творческие начинания Фредерика — писательство, живопись, 
юриспруденция — так и остаются начинаниями.
Неадаптированный текст романа приводится в сокращении. 
Снабжен подробными комментариями и словарем.

УДК 372.8
ББК 81.2Фр-92

© КАРО, 2009

PREMIÈRE PARTIE

Chapitre I

Le 15 septembre 1840, vers six heures du matin, 
la Ville-de-Montereau fumait à gros tourbillons devant le quai Saint-Bernard.
Des gens arrivaient hors d’haleine; des barriques, 
des corbeilles de linge gênaient la circulation; les 
matelots ne répondaient à personne; on se heurtait; 
et le tapage s’absorbait dans le bruissement de la 
vapeur, qui enveloppait tout d’une nuée blanchâtre, 
tandis que la cloche, à l’avant, tintait sans discontinuer.
Enfi n le navire partit; et les deux berges, peuplées 
de magasins, de chantiers et d’usines, fi lèrent comme 
deux larges rubans que l’on déroule.
Un jeune homme de dix-huit ans, à longs cheveux 
et qui tenait un album sous son bras, restait auprès 
du gouvernail, immobile. À travers le brouillard, il 
contemplait des clochers, des édifi ces dont il ne savait 
pas les noms; puis il embrassa, dans un dernier coup 

CHAPITRE I

d’œil, l’île Saint-Louis1, la Cité2, Notre-Dame3; et bientôt, Paris disparaissant, il poussa un grand soupir.
M. Frédéric Moreau, nouvellement reçu bachelier4, 
s’en retournait à Nogent-sur-Seine, où il devait languir pendant deux mois, avant d’aller faire son droit. 
Sa mère, avec la somme indispensable, l’avait envoyé 
au Havre voir un oncle, dont elle espérait, pour lui, 
l’héritage; il en était revenu la veille seulement.
Le tumulte s’apaisait; tous avaient pris leur place; 
quelques-uns, debout, se chauff aient autour de la 
machine.
La rivière était bordée par des grèves de sable. 
Les brumes errantes se fondirent, le soleil parut, la 
colline qui suivait à droite le cours de la Seine peu à 
peu s’abaissa, et il en surgit une autre, plus proche, 
sur la rive opposée.
Des arbres la couronnaient parmi des maisons 
basses couvertes de toits à l’italienne. Elles avaient des 
jardins en pente que divisaient des murs neufs, des 
grilles de fer, des gazons, des serres chaudes, et 
des vases de géraniums. Plus d’un, en apercevant 

1  l’île Saint-Louis — Сен-Луи, остров в центре Парижа на 
Сене, второй после острова Ситэ.
2  la Cité — Ситэ, остров в центре Парижа на Сене, самая 
старая часть Парижа.
3  Notre-Dame — Собор Парижской богоматери, расположенный на острове Ситэ. Построен в 1163–1330 гг.
4 nouvellement reçu bachelier — новоиспеченный бакалавр

PREMIÈRE PARTIE

ces coquettes résidences, si tranquilles, enviait d’en 
être le propriétaire, pour vivre là jusqu’à la fi n de ses 
jours, avec un bon billard, une chaloupe, une femme 
ou quelque autre rêve. Déjà les farceurs commençaient leurs plaisanteries. Beaucoup chantaient. On 
était gai. Il se versait des petits verres.
Frédéric pensait à la chambre qu’il occuperait làbas, au plan d’un drame, à des sujets de tableaux, 
à des passions futures. Il trouvait que le bonheur 
mérité par l’excellence de son âme tardait à venir. Il 
se déclama des vers mélancoliques; il marchait sur 
le pont à pas rapides; il s’avança jusqu’au bout, du 
côté de la cloche; — et, dans un cercle de passagers 
et de matelots, il vit un monsieur qui contait des 
galanteries à une paysanne, tout en lui maniant 
la croix d’or qu’elle portait sur la poitrine. C’était 
un gaillard d’une quarantaine d’années, à cheveux 
crépus. Sa taille robuste emplissait une jaquette de 
velours noir, deux émeraudes brillaient à sa chemise 
de batiste, et son large pantalon blanc tombait sur 
d’étranges bottes rouges, en cuir de Russie.
La présence de Frédéric ne le dérangea pas. Il se 
tourna vers lui plusieurs fois, en l’interpellant par des 
clins d’œil; ensuite il off rit des cigares à tous ceux qui 
l’entouraient. Mais, ennuyé de cette compagnie, sans 
doute, il alla se mettre plus loin. Frédéric le suivit.
La conversation roula d’abord sur les diff érentes 
espèces de tabacs, puis, tout naturellement, sur les 

CHAPITRE I

femmes. Le monsieur en bottes rouges donna des 
conseils au jeune homme; il exposait des théories, 
narrait des anecdotes, se citait lui-même en exemple, 
débitant tout cela d’un ton paterne.
Il était républicain; il avait voyagé, il connaissait 
l’intérieur des théâtres, des restaurants, des journaux, 
et tous les artistes célèbres, qu’il appelait familièrement par leurs prénoms; Frédéric lui confi a bientôt 
ses projets; il les encouragea.
Frédéric éprouvait un certain respect pour lui, et 
ne résista pas à l’envie de savoir son nom. L’inconnu 
répondit tout d’une haleine:
— Jacques Arnoux, propriétaire de l’Art industriel, 
boulevard Montmartre.
Un domestique ayant un galon d’or à la casquette 
vint lui dire:
— Si Monsieur voulait descendre? Mademoiselle 
pleure.
Il disparut.
L’Art industriel était un établissement hybride, 
comprenant un journal de peinture et un magasin de 
tableaux. Frédéric avait vu ce titre-là, plusieurs fois, 
à l’étalage du libraire de son pays natal, sur d’immenses prospectus, où le nom de Jacques Arnoux se 
développait magistralement.
Le soleil dardait d’aplomb, en faisant reluire la surface de l’eau; elle se coupait à la proue en deux sillons, 
qui se déroulaient jusqu’au bord des prairies. À chaque 

PREMIÈRE PARTIE

détour de la rivière, on retrouvait le même rideau de 
peupliers pâles. La campagne était toute vide.
À part quelques bourgeois, aux Premières, 
c’étaient des ouvriers, des gens de boutique avec 
leurs femmes et leurs enfants. Ils causaient debout, 
ou bien accroupis sur leurs bagages; d’autres dormaient dans des coins; plusieurs mangeaient. On 
entendait par intervalles un éclat de voix, un rire; et 
le capitaine, sur la passerelle, marchait d’un tambour 
à l’autre, sans s’arrêter. Frédéric, pour rejoindre sa 
place, poussa la grille des Premières, dérangea deux 
chasseurs avec leurs chiens.
Ce fut comme une apparition:
Elle était assise, au milieu du banc, toute seule; 
ou du moins il ne distingua personne, dans l’éblouissement que lui envoyèrent ses yeux. En même temps 
qu’il passait, elle leva la tête; il fl échit involontairement les épaules; et, quand il se fut mis plus loin, 
du même côté, il la regarda.
Elle avait un large chapeau de paille, avec des 
rubans roses qui palpitaient au vent derrière elle. 
Ses bandeaux noirs, contournant la pointe de ses 
grands sourcils, descendaient très bas et semblaient 
presser amoureusement l’ovale de sa fi gure. Sa robe 
de mousseline claire, tachetée de petits pois, se répandait à plis nombreux. Elle était en train de broder 
quelque chose; et son nez droit, son menton, toute 
sa personne se découpait sur le fond de l’air bleu.

CHAPITRE I

Comme elle gardait la même attitude, il fi t plusieurs tours de droite et de gauche pour dissimuler sa 
manœuvre; puis il se planta tout près de son ombrelle, 
posée contre le banc, et il aff ectait d’observer une chaloupe sur la rivière.
Jamais il n’avait vu cette splendeur de sa peau 
brune, la séduction de sa taille, ni cette finesse 
des doigts que la lumière traversait. Il considérait 
son panier à ouvrage avec ébahissement, comme 
une chose extraordinaire. Quels étaient son nom, sa 
demeure, sa vie, son passé? Il souhaitait connaître 
les meubles de sa chambre, toutes les robes qu’elle 
avait portées, les gens qu’elle fréquentait; et le désir 
de la possession physique même disparaissait sous 
une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui n’avait pas de limites.
Une négresse, coiffée d’un foulard, se présenta, 
en tenant par la main une petite fille, déjà grande. 
L’enfant, dont les yeux roulaient des larmes, venait 
de s’éveiller. Elle la prit sur ses genoux. Mademoiselle 
n’était pas sage, quoiqu’elle eût sept ans bientôt; sa 
mère ne l’aimerait plus; on lui pardonnait trop ses caprices. Et Frédéric se réjouissait d’entendre ces choses, 
comme s’il eût fait1 une découverte, une acquisition.
Il la supposait d’origine andalouse, créole peut-être; 
elle avait ramené des îles cette négresse avec elle?

1  comme s’il eût fait — как будто он сделал

PREMIÈRE PARTIE

Cependant, un long châle à bandes violettes était 
placé derrière son dos, sur le bordage de cuivre. Elle 
avait dû, bien des fois, au milieu de la mer, durant 
les soirs humides, en envelopper sa taille, s’en couvrir 
les pieds, dormir dedans! Mais, entraîné par les franges, il glissait peu à peu, il allait tomber dans l’eau; 
Frédéric fi t un bond et le rattrapa. Elle lui dit:
— Je vous remercie, monsieur.
Leurs yeux se rencontrèrent.
— Ma femme, es-tu prête? cria le sieur Arnoux, 
apparaissant dans le capot de l’escalier.
Mlle Marthe courut vers lui, et, cramponnée à son 
cou, elle tirait ses moustaches. Les sons d’une harpe 
retentirent, elle voulut voir la musique; et bientôt le 
joueur d’instrument, amené par la négresse, entra dans 
les Premières. Arnoux le reconnut pour un ancien modèle; il le tutoya, ce qui surprit les assistants. Enfi n le 
harpiste rejeta ses longs cheveux derrière ses épaules, 
étendit les bras et se mit à jouer.
C’était une romance orientale, où il était question de poignards, de fl eurs et d’étoiles. L’homme en 
haillons chantait cela d’une voix mordante; il pinçait 
plus fort: les cordes vibraient, et leurs sons métalliques semblaient exhaler des sanglots, comme la plainte 
d’un amour orgueilleux et vaincu. Mme Arnoux regardait au loin d’une manière vague. Quand la musique 
s’arrêta, elle remua les paupières plusieurs fois, comme 
si elle sortait d’un songe.

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