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Histoire Des Journaux et des journalistes de la Revolution Francaise. Tome II

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Histoire Des Journaux et des journalistes de la Revolution Francaise. Tome II [Электронный ресурс]. - Париж: Societe De L' Industrie Fraternelle. - 535 с. - Текст : электронный. - URL: https://znanium.com/catalog/product/354519 (дата обращения: 27.04.2024)
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Hl STOWE

I) E S J ОI R N AI \

DES JODRSALISTES
DE LA
REVOLUTION francaise.


TOME H.

IMPIUMKttlE SCIINEHIEU KT LAXGKVM», RC’E П’КЙГГК Г W. f.

Л'л-0'Я"ПСХЖ'

            Н1ST01KE





                DES .КII li\ \l \





DES JOURNALISTS


HEVOLITION FHANLA1SE

l’UK< К11КГ
D'UNE INTRODUCTION GENERALE;


M. LEONARD GALLOIS.


TOME SECOND. Л



A PA BIS.
AV IICIIEXr DE LA SOCIETE DE L’INDUSTIilE FHATEBNELLE. ni'i; in; |.л soIibiins F., I.

1846.

HISTOIRE





                DES JOURNAUX




ET

DES JOURNALISTES

DE LA

REVOLUTION FRANQAISE.



            BARfiRE,


REDACTEUB DU POINT DU .FOUR¹.



Bertrand Barere de Vieuzac, ne a Tarbes, le 10 septembre 1755; avocat au parlement de Toulouse; membre de l’academie » is Jeux floraux; puis conseiller a la senechaussee de Bigorre; depute aux etats generaux de 1789 (Assemblee constituante); membre de la Convention nationale et du comite de salut public; condamne a la deportation lors do la reaction therxnidorienne; membre de la chambre des representants des cent jours, et auteur d’une foule d’ouvrages litteraires et politiques; Barere cst mortdans son pays natal, en 1841; il etait age de pres de quatre-vingt-sept ans.



  Nous voici arrive a 1’un des ecrivains Ies plus marquants de la Revolution, a 1’un des personnages les plus fameux de cette grande epoque, a Bertrand Barere de Vieuzac. Doue d’une heureuse me-moire, de beaucoup d’instruction, et ayant acquis, par le travail, un style correct, elegant, riche en images, un style qui rappelle I’ecole voltairienne, Barere, dont la prodigieuse facilite est devenue pro-verbiale, ne pouvait rester                   noble impulsion qu’im-

•2                             BARERE.

prima a toutes les intelligences superieurcs le sublime spectacle ofTert au monde par la Revolution franchise : aussi le voyons-nous. I’un des premiers, se multiplier pour servir la cause que son ame ardenle avail embrassee.
   A peine les etats generaux se sont-ils transformes en Assemblee nationale, que Barere s’impose des fonctions plus actives encore que celles qu’il tient de son mandat de depute; il cree le journal intitule : le Ротт du Joub, ou Recueil de ce qui s’est passe la veille a I’As-semble'e nationale. C’est le 19 juin 1789 que le premier numero de cette excellente publication parait, et, ainsi que nous l’avons deja dit, deux mois apres, le 27 aout de la meme annee, nous voyons encore Barere s’associer avec Louvet du Couvray pour lancer une autre feuille quolidienne, qu’ils intitulent: Journal des Debats et Decrets.
   Comme ce journal des debats et decrets n’offre pendant le cours de la Revolution, et jusqu’en l’an VIII de la Republique, qu’une analyse assez seche des seances des assemblees nationales, et qu’il n’est, a proprement parler, qu’un recueil des decrets, lois et actes du pouvoir legislatif et du gouvernement, nous ne nous у arrete-rons pas, et nous n’apprecierons ici le journaliste Barere que par nos etudes sur sa feuille de predilection, le Point du Jour.
   Ce volumineux recueil¹ n’est point une gazette, dans 1’acception que nous donnons aujourd’hui a ce mot generique ; car on n’y trouve ni nouvelles, ni details sur les evenements et sur les Hommes de 1’epoque, autres que ceux qui resultent des seances de l’assemblee, ni des articles de varietes, ni rien enfin de ce qui con-stitue le nouvelliste. Le Point du Jour n’est que 1’accomplissement du programme annonce par son second titre : Re'sultat de ce qui s’est passe la veille a I’Assemblee nationale. C’est un compte rendu de toutes les seances de 1’Assemblee constituante. depuis celle du 18 juin 1789 jusqu’a celle du Гг octobre 1791 -.
   Pour que 1’histoire de l’Assemblee nationale d’apres elle-memc fut encore plus complete, les editeurs du Point du Jour ont lait pre- ⁱ ²

  i Le Point du Jour se compose, a lui soul de 25 volumes in-8°, chacun d’cnviron ASO pages bien pleines, non compris -i volume d’introduction contenant 55 pages de Discours prilimlnaire^ et 415 pages de numeros suppldmentaircs anterieurs; en tout. 25 volumes, formant ensemble plus de ■12,200 pages’

2 Dans les 835 jours que. dura cc premier ante do la Revolution, le Point du. Jour a (tonne 815 nu-mei’os. (le nombrc, ajoute a 20 jours de fete, pendant lesquels l’assemblee n’a point siege, forme exactoment le total ties nunieros qui auraienl dil paraitre.

ВАНЁИЕ.                           5

coder leur belle collection d’im volume supplementaire, intitule : Resultat de ce qui s’est passe aux etats generaux, depuis le 27 avril 1789, jour annonce pour leur ouverture, jusqu’au 17 juin de la тёте annee, epoque oh les communes se sont constitutes en Assembles nationale. Ce volume, publie en 1790, chez Cussac, imprimeur-libraire, au Palais-Royal, n°s 7 et 8, qui fut aussi 1’imprimeur de tous les vingt-cinq autres volumes, a paru sous le nom de M. D..., depute extraordinaire. Cependant, a la maniere dont les evenemenls qui ont precede 1’ouverture des etats generaux sont racontes, et les seances anterieures au 18 juin analysees, on croit reconnaitre sou-vent la meme plume qui a reproduit la suite.
   Quoi qu’il en soit du plus ou moins de participation de Barere a ce complement au Point du Jour, nous pouvons affirmer que nulle autre part on ne trouverait les details curieux que nous fait con-naitre le redacteur de ce volume sur les intentions de la cour pour liumilier le tiers etat, sur les vues secretes du conseil royal, sur les distinctions etablies par I’etiquetle, et sur toutes les puerilites dont on s’occupait au chateau de Versailles en presence de la Revolution politique et sociale qui allait delator, et dont la France entiere se rejouissait hautement par instinct.
   Nous allons mettre sous les yeux du lecteur quelques fragments de cette sorte d’introduction aux etats generaux de 1789 ; mais il ne faut pas qu’il oublie qu’elle a etd dcrite posterieurement, c’esl-a-dire en 1790, alors que la Rdvolution avait deja fait tant de chemin.
   Les journaux de cette epoque qui remontent le plus haul ne vont guere au dela du 5 mai 1789, ainsi qu’on a pu le remarquer dans le Coup d’ail qui precede XHistoire des Journalistes : а Гех-ception du Journal de Paris, qui parut, avec sa nouvelle redaction, le Гг mai, et des Lettres de Mirabeau a ses commettants, dont la premiere est du 2 de ce meme mois, les autres feuilles n’ont commence a rendre compte de ce qui se passait a Versailles que lors-qu’il у avait deja bien des evenements accomplis. Le Point du Jour, au moyen de son volume rdtrospectif, de meme que le Moniteur. par son Introduction et ses numeros compldmentaires, commence son recit a partir du 27 avril, jour solennellement indiqud d’abord pour 1’ouverture des etats generaux.
   « Ce jour-la, dit le redacteur, le roi d’armes, precede de trom-peltes et suivi de herauts, anuonca publiquemenl que le jour de la procession elail renvoye au 1 mai. Le Г' mai, la meme ceremonie

BARERE.

eut lieu, pour apprendre encore aux deputes de toutes les provinces qu’ils seraient presentdsau roi...
   « Enfm cette presentation a eu lieu samedi 2 mai. On a scie en trois chaque province et chaque bailliage. Le clerge est entre chez le roi a onze heures; la noblesse a une heure apres midi, et Ies communes a quatre heures, par ordre de bailliage : celles-ci, rassem-blees d’abord dans le salon d’Hercule, et representees par environ cinq cent soixante ddputes, ont offert une confusion qui n’a pas ete debrouillee parlesmailres des ceremonies, malgre touteleur sa-gacite. En appelant les divers bailliages pour les ranger suivant leur ordre, ces hommes, qui sc sonldonne tanlde mal pour preparer ces evolutions, ont oublie plusieurs feuilles de leurs eahiers d’indication: il a fallu les aller chercher, et faire perdre aux deputes un temps considerable; puis intercaler ceux omis dans le rang qui leur etait attribue. Les uns ont ete deplaces pour placer les autres. Enfin, apres trois heures d’attente ; apres leur avoir fait traverser tous les appartements et une grande partie de la galerie, ils ont etc re?us dans la chambre du roi, ou ils n’ont fait que passer avec rapi-dite : on n’a annonce a haute voix ni les provinces, ni les bailliages. C’est ce qu’on a pretendu, a Versailles, faire connaitre au roi les representants de la nation. Un troupeau de moutons defile ainsi, force de prdcipiter sa course par les aboiements des chiens qui le pressent et I’epouvantent... »
   Se recriant ensuite centre cette foule de distinctions de toutes les sortes que la cour avait imaginees pour separer les trois ordres, le redacteur nous apprend que le premier mouvement manifesto avec vehemence parmi les membres des communes avait eu pour objet de porter une reclamation au pied du trbne, comme on di-sait encore alors; mais la moderation ayant prevalu, on s’ctait borne a prendre la decision suivante :
   «... Le code de I’etiquettea ete jusqu’ici le feu sacrc des gens de cour et des ordres privilegies. La nation ne doit pas у attacher la moindre importance. C’est lorsqu’elle demandera que les distinctions humiliantes soient toutes abolies; que les temoignages de respect decernes au monarque, et qui ne sauraient etre trop grands, puisqu’un peuple s’honore lui-meme en honorant son prince, soient uniformes etuniversels, parce que les varietes en ce genre ne sont plus un tribut d’honneurs, mais un symbole d’esclavage: c’est alors qu’on pourra citer cet exemple recent des rites serviles. Aujour-

BARERE.                            5

d’hui nous ne sommes que des individus a qui Ie legislateur provi-soire n’a pas encore ouverl les levres. Eh 1 quand nous pourrons parler, ne nous occuperons-nous pas d’objets plus serieux, que de la nomenclature des escaliers, des portes et des salons par ou le maitre des ceremonies nous a fait passer ? »
   Nous copions volontiers cette protestation, parce que nous ne nous rappelons pas de Г avoir lue dans aucune autre relation : elle sert d’ailleurs a prouver que les deputes du tiers etat ne se sou-mirent pas a ces ridicules formes d’etiquette sans les avoir sur-Ie-champ fletries comme elles le meritaient, et qu’ils surent faire d’amples reserves. C’est ainsi qu’en compulsant les divers journaux de la Revolution, il ne saurait echapper, a 1’historien futur de cette grande epoque, rien de ce qui peut servir a la manifestation de la verite.
   C’est encore dans le volume supplementaire de cette feuille re-commandable que nous puisons 1’anecdote suivante, si digne de figurer dans 1’histoire des etats generaux de 1789.
   « Un incident d’un autre genre, raconte plus loin le redacteur, est venu se meler a cette ceremonie. Une deputation irreguliere, nominee, en Provence, par cette partie de la noblesse qui ne veut point contribuer aux charges publiques, ni consentir a la reforme des etats du pays, s’etait fait inscrire chez le grand maitre des ceremonies, pour avoir 1’honneur d’etre presentee au roi, comme formant la deputation de la noblesse provenqale. Le roi a refuse de la recevoir: et la seule deputation legale, nominee dans les senechaus-sees, a ete admise. »
   Nous avons deja dit, et nous ne saurions assez le repeter, que Ie volume complemenlaire du Point du Jour nous parait Ie seul ecrit sur 1’epoque dans lequel soient consignee tous les preliminaires de 1’ouverture des etats generaux, et cela dans les plus grands details. Le redacteur n’a rien voulu negliger : aussi trouve-t-on dans ce volume la description la plus minutieuse des costumes des differents ordres dans lesquels les deputes out ete obliges de paraitre. Ces details sont accompagnes de reflexions aussi sensees que piquantes. «li est probable, disait a ce sujet le redacteur, qu’etablie pour faire des lois, l’assemblee ne voudra pas en recevoir elle-meme du maitre des ceremonies. »
   — « Nous nous sommes etendu sur ces details et sur ceux de la presentation, ajoutait-il plus loin, parce qu’ils donnent a 1’obser-

ВА.ПЕНЕ.

vateur politique le spectacle singulier d’un gouvernenient qui in* s’occupe que d’objets futiles, au moment oil il va etre question de prescrire des homes a son aulorite. Vain orgueil, miserable res-source des deux ordres, qui cherchent a se maintenir par I’eti-quette, ne le pouvant pas par les forces de la raison et de la saine politique 1 Mais la grandeur d’ame des communes qui dedaignent ces petits riens imagines pour les humilier, et ne s’occupent que de 1’imporlance de leur mandat, forceront bientot les deux ordres a venir se confondre dans leur sein. »
   On trouve encore dans cette introduction une lisle des senechaus-sees simples ou reunies, des bailliages, villes imperiales, villes, provinces, .eveches, pays hauts et bas, pays et jugeries, vicomtes, royaumes, principaules, colonies, lies, etc.¹, qui envoyerent des deputes a ces celebres etajs generaux. Cette liste nous parait d’une exactitude incontestable; tandis que dans celle donnee par le Md-niteur, il s’y trouve des erreurs et des omissions, par cela seule-ment qu’on a voulu presenter le tableau des deputes par ordre alphabetique.
   Enlin, le redacteur n’a pas neglige de donner le programme de la grande procession du 5 mai, qui a precede 1’ouverture de la session, et de 1’assaisonner de ses spirituelles observations.
   A partir de la seance d’ouverture, le Point du Jour ne contienl plus autre chose que l’analyse quotidienne des autres seances de I’Assemblee nationale; mais il les donne toutes sans exception, et sur une large echelle. N’ayant eu a s’occuper que de ce seul objet, le redacteur у a concentre toute son attention : aussi ces proces-verbaux sont-ils le miroir fidele des debats de cette celebre assem-Ыёе. Ils у sont presentes avec toute la verite possible, quoiqu’au point de vue patriotique : presque tous les discours importants et les opinions les plus remarquables s’y trouvenl a peu pres textuels. On reconnait dans le redacteur de ces seances un ecrivain conscien-cieux, qui a su s’attacher plutot a 1’esprit qu’a la lettre, sans rien negliger de ce qui meritait de passer a la posterite. Sa plume habile nous a transmis les discussions les plus orageuses avec tout 1’in— teret dramatique qu’elles pouvaient offrir. En un mot. le Point du Jour nous parait le meilleur journal que puissent consulter les his-toriens.

  i C’est ainsi que la France se trouvait divisee mill la Revolution.