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Гобсек

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Предлагаем вниманию читателей одно из самых известных произведений великого французского писателя Оноре де Бальзака «Гобсек». Книга адресована студентам филологических факультетов, учащимся старших классов гимназий и школ с углубленным изучением французского языка, а также всем любителям литературы, владеющим французским языком.
Бальзак, О. Гобсек : книга для чтения на французском языке : художественная литература / О. де Бальзак. — Санкт-Петербург : КАРО, 2016. — 128 с. — (Litterature classique). - ISBN 978-5-9925-1122-2. - Текст : электронный. - URL: https://znanium.com/catalog/product/1048592 (дата обращения: 25.04.2024). – Режим доступа: по подписке.
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УДК 
372.8
ББК 
81.2 Фр-93
 
Б20

ISBN 978-5-9925-1122-2

 
Бальзак, Оноре де.
Б20 
Гобсек : книга для чтения на французском 
языке. — Санкт-Петербург : КАРО, 2016. — 
128 с. — (Littérature classique).

ISBN 978-5-9925-1122-2.

Предлагаем вниманию читателей одно из самых известных произведений великого французского писателя 
Оноре де Бальзака «Гобсек».
Книга адресована студентам филологических факультетов, учащимся старших классов гимназий и школ 
с углубленным изучением французского языка, а также 
всем любителям литературы, владеющим французским 
языком.

УДК 372.8
ББК 81.2 Фр-93

© КАРО, 2016

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À Monsieur le baron Barchou de 

Penhoen.

Parmi tous les élèves de Vendôme, 

nous sommes, je crois, les seuls qui se 

sont retrouvés au milieu de la carrière 

des lettres, nous qui cultivions déjà la 

philosophie à l’âge où nous ne devions 

cultiver que le De viris1 ! Voici l’ouvrage 

que je faisais quand nous nous sommes 

revus, et pendant que tu travaillais à 

tes beaux ouvrages sur la philosophie 

allemande. Ainsi nous n’avons manqué 

ni l’un ni l’autre à nos vocations. Tu 

éprouveras donc sans doute à voir ici 

ton nom autant de plaisir qu’en a eu à 

l’y inscrire.

Ton vieux camarade de collège,

DE BALZAC.

1840.

1  le De viris — De viris illustribus urbis Romæ 
a Romulo ad Augustum, учебник латинского 
языка для школьников, написанный аббатом 
Ломоном (1727–1794) в 1775 г.; использовался во французских школах до 1960-х гг.

À une heure du matin, pendant l’hiver de 1829 

à 1830, il se trouvait encore dans le salon de la 

vicomtesse de Grandlieu deux personnes étran
gères à sa famille. Un jeune et joli homme sortit 

en entendant sonner la pendule. Quand le bruit 

de la voiture retentit dans la cour, la vicomtesse 

ne voyant plus que son frère et un ami de la fa
mille qui achevaient leur piquet1, s’avança vers 

sa ille qui, debout devant la cheminée du salon, 

semblait examiner un garde-vue en lithophanie, 

et qui écoutait le bruit du cabriolet de manière à 

justiier les craintes de sa mère.

— Camille, si vous continuez à tenir avec le 

jeune comte de Restaud la conduite que vous avez 

eue ce soir, vous m’obligerez à ne plus le recevoir. 

Écoutez, mon enfant, si vous avez coniance en 

ma tendresse, laissez-moi vous guider dans la vie. 

1  le piquet — пикет, карточная игра

Gobseck  

À dix-sept ans l’on ne sait juger ni de l’avenir, ni du 

passé, ni de certaines considérations sociales. Je 

ne vous ferai qu’une seule observation. Monsieur 

de Restaud a une mère qui mangerait des millions, 

une femme mal née, une demoiselle Goriot qui 

jadis a fait beaucoup parler d’elle. Elle s’est si mal 

comportée avec son père qu’elle ne mérite certes 

pas d’avoir un si bon ils. Le jeune comte l’adore 

et la soutient avec une piété iliale digne des plus 

grands éloges ; il a surtout de son frère et de sa 

sœur un soin extrême. Quelque admirable que 

soit cette conduite, ajouta la comtesse d’un air 

in, tant que sa mère existera, toutes les familles 

trembleront de conier à ce petit Restaud l’avenir 

et la fortune d’une jeune ille.

— J’ai entendu quelques mots qui me donnent 

envie d’intervenir entre vous et mademoiselle 

de Grandlieu, s’écria l’ami de la famille. J’ai gagné, 

monsieur le comte, dit-il en s’adressant à son 

adversaire. Je vous laisse pour courir au secours 

de votre nièce.

— Voilà ce qui s’appelle avoir des oreilles 

d’avoué, s’écria la vicomtesse. Mon cher Derville, 

 Honoré de Balzac
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comment avez-vous pu entendre ce que je disais 

tout bas à Camille ?

— J’ai compris vos regards, répondit Derville 

en s’asseyant dans une bergère au coin de la che
minée.

L’oncle se mit à côté de sa nièce, et madame 

de Grandlieu prit place sur une chauff euse, entre 

sa ille et Derville.

— Il est temps, madame la vicomtesse, que je 

vous conte une histoire qui vous fera modiier le 

jugement que vous portez sur la fortune du comte 

Ernest de Restaud.

— Une histoire ! s’écria Camille. Commencez 

donc vite, monsieur.

Derville jeta sur madame de Grandlieu un 

regard qui lui it comprendre que ce récit devait 

l’intéresser. La vicomtesse de Grandlieu était, par 

sa fortune et par l’antiquité de son nom, une des 

femmes les plus remarquables du faubourg Saint
Germain1 ; et, s’il ne semble pas naturel qu’un 

1  le faubourg Saint-Germain — квартал в районе аббатства Сен-Жермен на левом берегу Сены, аристократический район Парижа

Gobseck  

avoué de Paris pût lui parler si familièrement et 

se comportât chez elle d’une manière si cavalière, 

il est néanmoins facile d’expliquer ce phénomène. 

Madame de Grandlieu, rentrée en France avec la 

famille royale, était venue habiter Paris, où elle 

n’avait d’abord vécu que de secours accordés 

par Louis XVIII sur les fonds de la Liste Civile1, 

situation insupportable. L’avoué eut l’occasion de 

découvrir quelques vices de forme dans la vente 

que la république avait jadis faite de l’hôtel de 

Grandlieu, et prétendit qu’il devait être restitué 

à la vicomtesse. Il entreprit ce procès moyennant 

un forfait, et le gagna. Encouragé par ce succès, il 

chicana si bien je ne sais quel hospice, qu’il en ob
tint la restitution de la forêt de Grandlieu. Puis, il 

it encore recouvrer quelques actions sur le canal 

d’Orléans, et certains immeubles assez importants 

que l’empereur avait donnés en dot à des établis
sements publics. Ainsi rétablie par l’habileté du 

jeune avoué, la fortune de madame de Grandlieu 

1  la Liste Civile — цивильный лист, часть государственного бюджета в монархиях, которая предоставляется в личное распоряжение монарха, для потребностей его 
семьи и его дома

 Honoré de Balzac
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s’était élevée à un revenu de soixante mille francs 

environ, lors de la loi sur l’indemnité qui lui avait 

rendu des sommes énormes. Homme de haute 

probité, savant, modeste et de bonne compagnie, 

cet avoué devint alors l’ami de la famille. Quoique 

sa conduite envers madame de Grandlieu lui eût 

mérité l’estime et la clientèle des meilleures mai
sons du faubourg Saint-Germain, il ne proitait 

pas de cette faveur comme en aurait pu proiter 

un homme ambitieux. Il résistait aux off res de la 

vicomtesse qui voulait lui faire vendre sa charge 

et le jeter dans la magistrature, carrière où, par 

ses protections, il aurait obtenu le plus rapide 

avancement. À l’exception de l’hôtel de Grandlieu, 

où il passait quelquefois la soirée, il n’allait dans 

le monde que pour y entretenir ses relations. Il 

était fort heureux que ses talents eussent été mis 

en lumière par son dévouement à madame de 

Grandlieu, car il aurait couru le risque de laisser 

dépérir son étude. Derville n’avait pas une âme 

d’avoué.

Depuis que le comte Ernest de Restaud s’était 

introduit chez la vicomtesse, et que Derville avait 

Gobseck  

découvert la sympathie de Camille pour ce jeune 

homme, il était devenu aussi assidu chez madame 

de Grandlieu que l’aurait été un dandy de la Chaus
sée-d’Antin1 nouvellement admis dans les cercles 

du noble faubourg. Quelques jours auparavant, il 

s’était trouvé dans un bal auprès de Camille, et lui 

avait dit en montrant le jeune comte :

— Il est dommage que ce garçon-là n’ait pas 

deux ou trois millions, n’est-ce pas ?

— Est-ce un malheur ? Je ne le crois pas, avait
elle répondu. Monsieur de Restaud a beaucoup 

de talent, il est instruit, et bien vu du ministre2 

auprès duquel il a été placé. Je ne doute pas qu’il 

ne devienne un homme très remarquable. Ce 

garçon-là trouvera tout autant de fortune qu’il en 

voudra, le jour où il sera parvenu au pouvoir. 

— Oui, mais s’il était déjà riche ?

— S’il était riche, dit Camille en rougissant. 

Mais toutes les jeunes personnes qui sont ici se 

1  la Chaussée-d’Antin — улица в Париже на правом берегу Сены, где в первой половине XIX в. располагались 
особняки представителей крупной буржуазии

2  et bien vu du ministre — и на хорошем счету у министра

 Honoré de Balzac
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le disputeraient, ajouta-t-elle en montrant les 

quadrilles1.

— Et alors, avait répondu l’avoué, mademoi
selle de Grandlieu ne serait plus la seule vers la
quelle il tournerait les yeux. Voilà pourquoi vous 

rougissez ? Vous vous sentez du goût pour lui, 

n’est-ce pas ? Allons, dites.

Camille s’était brusquement levée.

« Elle l’aime », avait pensé Derville. Depuis ce 

jour, Camille avait eu pour l’avoué des attentions 

inaccoutumées en s’apercevant qu’il approuvait 

son inclination pour le jeune comte Ernest de 

Restaud. Jusque-là, quoiqu’elle n’ignorât aucune 

des obligations de sa famille envers Derville, elle 

avait eu pour lui plus d’égards que d’amitié vraie, 

plus de politesse que de sentiment ; ses manières, 

aussi bien que le ton de sa voix lui avaient tou
jours fait sentir la distance que l’étiquette mettait 

entre eux. La reconnaissance est une dette que les 

enfants n’acceptent pas toujours à l’inventaire.

— Cette aventure, dit Derville après une pause, 

me rappelle les seules circonstances romanesques 

1  les quadrilles — пары, танцующие кадриль

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